Claude Piron

Anglais ou espéranto à long terme ?


<< Refuser d’apprendre l’anglais de nos jours est, pour moi, un peu comme suggérer de ne pas apprendre les mathématiques ! >>


À notre époque, cela vaut la peine d’apprendre l’anglais, si on a le temps et l’argent nécessaire à cet effet. Mais il me paraît aberrant de considérer que notre époque est la totalité de la tranche de temps qui nous intéresse. Ceux qui préconisent un effort énorme pour maîtriser l’anglais sont-ils prêts à investir la même énergie, d’ici vingt ans, pour tenter de maîtriser le chinois ? Ce sera peut-être la langue mondiale, vu la rapidité de la progression de la Chine et la situation dangereuse où les Etats-Unis se sont fourrés avec leur endettement public, leur déficit de la balance commerciale, leur taux de misère, leur faible production et les immenses ponctions que fait dans leurs caisses leur politique irakienne. Sans compter que pour le moment, ils s’effondreraient si la Chine ne finançaient pas leur déficit en achetant les bons du Trésor par lequel ils le financent.


J’ai appris le chinois. J’ai même été traducteur de chinois. C’est une langue intéressante, passionnante, donnant accès à une culture formidable. Mais si vous voulez conquérir cette langue et être capable de discuter par écrit avec vos partenaires, vous devrez faire un investissement en temps et en énergie dont vous n’avez nulle idée.


Croyez-moi. Votre intérêt, et celui de vos enfants, est de persuader vos autorités respectives, dans tous les pays, de recommander aux citoyens l’étude de l’espéranto. C’est la langue qui a le meilleur rapport rendement / investissement (en temps, en argent, en effort). Et elle est très populaire en Chine (Radio Pékin émet plusieurs fois par jour en espéranto).